Les enfants aussi ont leur Blablacar avec Hopways

Les enfants aussi ont leur Blablacar avec Hopways

Quel parent n’a jamais eu des soucis pour faire emmener ses enfants à la danse, au piano ou chez le dentiste ? Quasiment tout le monde… C’est sur ce constat que trois mamans, Sophie Sabatier, Anne Buffetaud et Marietta Lagourgue ont eu l’idée de créer un réseau de mise en relations de parents pour effectuer les trajets de leurs enfants ensemble. Elles ont lancé Hopways en 2014 et depuis le succès est au rendez-vous.

Sophie a répondu à nos questions :

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C’est quoi Hopways ?

Hopways est une plateforme de mise en relation des parents qui cherchent à partager leurs disponibilités et ainsi accompagner leurs enfants aux activités scolaires et extra-scolaires à tour de rôle.

D’où est venue l’idée ?

Nous étions plusieurs mamans (dont Anne Buffetaud et moi même) dont les enfants de la même école allaient au conservatoire en même temps pour une activité. Nous avons réussi à partager ce trajet. Anne a eu l’idée de mettre à disposition des parents les outils technologiques d’aujourd’hui pour partager les trajets pour lesquels nous n’avions pas trouvé de solution au sein de notre réseau proche.

Quel est votre parcours avant Hopways ?

J’ai travaillé dans le conseil.

Anne a travaillé dans la banque

Marietta a travaillé dans la publicité

Comment avez-vous financé le développement ?

Nous avons tout d’abord financé le développement de notre plateforme nous mêmes, puis nous avons reçu récemment une subvention de la BPI.

Quel est le business model ?

Nous avons une offre destinée aux parents qui achètent des forfaits de mises en relation pour accéder aux coordonnées des parents effectuant les mêmes trajets qu’eux avec leurs enfants. Il faut savoir que nous leur offrons la première afin qu’ils puissent totalement expérimenter l’outil et se l’approprier. Nous avons également une offre pour les centres d’activités, certains achètent directement des packs de forfaits afin de les offrir à leurs adhérents.

Comment avez-vous séduit vos abonnés ?

Nous sommes 3 mamans, très concernées par la problématique c’est ce qui a séduit nos abonnés.

Combien en avez-vous aujourd’hui ?

Nous avons 1500 inscrits.

Où en êtes-vous dans la croissance ?

Nous sommes en période de rentrée scolaire, c’est une période où la croissance est forte.

Quelles sont les valeurs de votre entreprise ?

Les valeurs de l’entreprise sont basées sur l’épanouissement des enfants, l’entraide, l’honnêteté, la réciprocité et la sécurité. Nous voulons faire grandir les enfants en leur permettant d’accéder à des activités auxquelles ils ne pourraient pas participer sans cette mutualisation de trajets.

Comment met-on en place un service lié à la petite enfance ? Y a t-il des contraintes, quelles ont été vos difficultés ?

Les contraintes ont été nombreuses, ce service n’existant pas avant notre arrivée, il a fallu toute l’année dernière présenter cet outil aux parents, les inciter à ce mode collaboratif. Encore maintenant, les parents n’ont pas toujours le réflexe de taper sur google ‘recherche parents avec qui je pourrais partager mes trajets d’accompagnement

Pensez-vous décliner votre business sur d’autres créneaux ?

On nous le demande mais nous sommes pour l’instant concentrées sur ce créneau.

D’où vient l’essor de l’économie collaborative de ces 3 dernières années selon vous ?

Je pense que les réseaux sociaux ne remplacent pas les relations humaines, l’économie collaborative est basée sur l’humain, ce qui est rassurant. Nous sommes de plus en plus en relation derrière notre écran ou notre téléphone, nous sommes en recherche de rencontre, de partage. De plus en période de stagnation économique, la solution ‘économie collaborative’ permet des économies non négligeables.

L’économie collaborative est en train de changer le modèle social et redistribuer les cartes du traditionnel patron/salarié au profit d’une version demandeur de service/indépendant fournisseur du service. N’y a t-il pas un risque de précarisation de l’emploi ?

Il y a déjà dans notre société plusieurs relations à l’emploi, des jeunes diplômés d’école peuvent enchainer les stages durant quelques années avant d’accéder à un CDD. Le CDI devient un contrat réservé aux plus chanceux. Est-ce que l’économie collaborative permettra de compléter un revenu ce qui serait plutôt un élément positif ou remplacer certains emplois, seul l’avenir nous le dira.

Quelles sont vos ambitions prochainement ?

Nous souhaiterions créer une application mobile et nous étendre plus largement sur le territoire français.