“Le manque d’argent n’est pas un frein, tout est question de priorité, seuls ceux qui veulent vraiment partir décident de sauter le pas” Sylvain Schots, SEO globe-trotter

"Le manque d'argent n'est pas un frein, tout est question de priorité, seuls ceux qui veulent vraiment partir décident de sauter le pas" Sylvain Schots, SEO globe-trotter

Un avant-goût de vacances d’été en ce vendredi 1er juillet avec ce reportage de Sylvain Schots sur ses 5 années passées en Asie pour voyager et travailler dans le domaine du SEO pour des sites de voyage (Chine, Thaïlande, Mongolie notamment…). Une ouverture d’esprit, des aventures et un goût pour la découverte de nouvelles cultures qu’aucune expérience au monde n’aurait pu lui apporter par ailleurs.

Sylvain Schots

Qui êtes-vous ? Que faites-vous ?

Je m’appelle Sylvain, je suis originaire d’Arras dans le Pas-de-Calais, j’ai 28 ans et je travaille dans le domaine du web et plus particulièrement du SEO depuis 5 ans maintenant. Cela fait d’ailleurs aussi plus de 5 ans que je vis en Asie avec ma copine, ce qui m’a permis de pas mal bourlinguer dans les pays alentours.

Quel est le déclic qui vous a poussé à partir sur les routes pendant 5 ans ?

C’est en réalité un stage de fin d’études à Guangzhou dans le Sud de la Chine qui m’a permis de découvrir l’Asie. J’avais également effectué un stage au Canada 2 années auparavant qui m’avaient donné la bougeotte et l’envie de voir autre chose pour un temps.

C’est un stage de fin d’études à Guangzhou dans le Sud de la Chine qui m’a permis de découvrir l’Asie

Pourquoi l’Asie ? Qu’y avez-vous fait pendant ces 5 années ?

L’Asie est un continent qui m’attirait depuis ma plus tendre enfance, fasciné par les cultures chinoises et japonaises mais aussi par tous ces pays émergents… Je rêvais de m’y rendre un jour mais jamais je n’aurais imaginé m’y installer sur la durée !

A la suite de ce stage en Chine j’ai reçu une proposition d’embauche dans cette même entreprise en tant que chef de projet SEO, j’ai donc décidé de m’y installer. J’y suis resté environ 1 an et demi, période durant laquelle j’ai pu apprécier ce mode de vie et cette culture très éloignée de la nôtre.

J’ai par la suite déménagé en Thaïlande pour y travailler en freelance durant 1 an. C’est durant cette période que j’ai fait la connaissance d’un directeur d’agence de voyage en Mongolie, qui cherchait un profil comme le mien pour s’occuper de ses sites Internet. Après quelques jours d’hésitation j’ai accepté le poste et me suis envolé pour Oulan Bator, la capitale mongole. Bien que la Mongolie soit un pays magnifique avec ses steppes, ses forêts, ses montagnes et ses déserts, on ne peut malheureusement pas en dire autant de sa capitale ! J’ai en effet rencontré certaines difficultés d’adaptation et ai choisi de quitter le pays au bout de 9 mois tout en continuant à travailler à distance. Je suis ainsi retourné en Thaïlande qui offre un cadre de vie plus agréable, et où je réside toujours actuellement.

Comme vous pouvez le constater dans la vidéo, j’ai par ailleurs eu l’occasion de me rendre dans pas mal de pays limitrophes sur des durées plus ou moins longues, permettant de me rendre compte des nombreuses différences culturelles malgré leur relative proximité !

Comment avez-vous financé ce projet et de quoi viviez-vous ?

Je suis parti en Chine avec mes maigres économies, et même si mon salaire était sans doute bien inférieur à ce que j’aurais pu prétendre en France à niveau de qualification égal, j’ai toujours réussi à mettre de l’argent de côté pour financer mes voyages plutôt que d’investir dans des choses matérielles que j’aurais eu de toute façon du mal à emporter !

Qu’est ce que ce périple vous a apporté ?

J’ai mis du temps à m’en rendre compte mais je pense que cette expérience m’a offert (et m’offre toujours) une certaine ouverture d’esprit, une volonté d’apprendre auprès d’autres personnes et une propension à relativiser certaines choses maintenant…

Quel pays vous a le plus marqué ? Pourquoi ?

J’ai eu un vrai coup de cœur pour le Népal, tant pour ses paysages fabuleux que pour ses habitants qui sont d’une extrême gentillesse. J’ai d’ailleurs été dévasté lorsque j’ai appris le nombre de victimes du tremblement de terre dans le Langtang, 1 an après m’y être rendu…

Y en a t-il un où vous aimeriez vous installer ?

J’ai beaucoup apprécié la vie en Corée du Sud et plus particulier à Séoul : une ville propre, moderne et dynamique, soucieuse de l’environnement… J’envisage d’ailleurs de m’y installer prochainement !

J’ai beaucoup apprécié la vie en Corée du Sud et plus particulier à Séoul : une ville propre, moderne et dynamique, soucieuse de l’environnement

Avez-vous rencontré des galères ? Des anecdotes ?

Des galères ça oui j’en ai rencontrées, mais au final le temps fait toujours son effet et quelques années après j’y repense avec le sourire !

Je peux citer les innombrables heures dans les transports locaux, dont un joli 27 heures de train en Chine sur des sièges durs avec l’impossibilité de s’allonger. Également la fois où je me suis rendu à Macao sans le sou et où je ne pouvais plus passer la frontière chinoise car mon visa avait expiré…

Ce n’est pas trop dur de partir seul ?

J’étais accompagné de ma copine durant ces 5 années et je pense que c’est une expérience à double tranchant : soit ça passe et ça permet de souder le couple en toutes circonstances, soit ça casse et on le sait très vite ! Dans notre cas il semblerait que ça ait plutôt bien marché, même si ça n’a pas été tous les jours évident !

Quelles sont les belles histoires et rencontres qui vous on le plus marqué ?

Je pourrais citer un moine birman avec qui j’ai discuté pendant près d’une heure dans un monastère près de Nyaung Shwe. Cet homme était extrêmement cultivé et intéressant, je n’ai pas vu le temps passer. Également le guide et le sherpa qui m’ont accompagné durant un trek au Népal, des personnes toujours de bonne humeur et terriblement attachantes, avec lesquelles je suis toujours en contact d’ailleurs !

Conseilleriez-vous à d’autres personnes de faire de même ? Pourquoi ?

Bien sûr, je conseillerais cette expérience à quiconque souhaite vivre quelque chose de différent durant un temps. A condition d’être conscient que l’on laisse beaucoup de choses derrière soi, à commencer par les proches et ce qui fait de la France un pays formidable !

Néanmoins je suis persuadé que si tout le monde avait l’occasion de voir à quoi ressemble la vie ailleurs, il y aurait sans doute un peu plus de tolérance et d’acceptation en ce bas monde ! Il ne faut pas non plus prendre le manque d’argent comme un frein voire une excuse, j’en suis la preuve ! Tout est une question de priorité et c’est pour cela que je dis que seuls ceux qui veulent vraiment partir décident de sauter le pas. Peu importe que vous choisissiez de partir 3 mois, 1 an ou plusieurs années… C’est souvent une expérience extrêmement bénéfique sur le plan psychologique pour peu que l’on accepte de sortir de sa zone de confort.

Je suis persuadé que si tout le monde avait l’occasion de voir à quoi ressemble la vie ailleurs, il y aurait sans doute un peu plus de tolérance et d’acceptation en ce bas monde

Quels sont vos projets ?

Pour l’heure je travaille toujours pour cette agence de voyage en Mongolie et nous sommes en train d’ouvrir d’autres agences réceptives à travers l’Asie, à commencer par la Chine, le Népal ou encore l’Inde… Encore pas mal de jolis projets en perspective !

Pensez-vous explorer d’autres continents ?

Pour l’heure il me reste pas mal de choses encore à explorer en Asie, mais dans un futur plus ou moins proche je serais effectivement tenté de découvrir l’Amérique du Sud, en priorité.

Comment vous qualifieriez-vous aujourd’hui ? Aventurier, entrepreneur, dénicheur ?…

Je dirais “digital nomade qui fourmille d’idées” !

Pensez-vous en faire votre métier ? Proposez vos compétences acquises au cours de ces 5 années à des entreprises ?

Il s’agit déjà de mon métier, bien qu’à l’origine je n’étais qu’un “simple” expatrié en Chine. Depuis j’ai la chance d’évoluer professionnellement dans le monde du voyage et de continuer à en vivre, tout en ayant le choix de ma future destination.

Bien sûr, aucun job n’est parfait, et celui ne déroge pas cette règle : il m’arrive de me sentir isolé dans mon travail après avoir passé des heures seul à cravacher devant mon écran, il m’arrive de penser à ce que je gagnerais dans des circonstances différentes, mais j’ai actuellement une liberté qui ne s’achète pas et j’ai acquis une expérience dans le domaine du référencement et du webmarketing qui me permettent d’envisager l’avenir sereinement.

J’ai la chance d’évoluer professionnellement dans le monde du voyage et de continuer à en vivre, tout en ayant le choix de ma future destination