“Il faut être capable de rendre adaptable son business model initial” Philippe Mouillard, Président Fondateur de Bio à La Une

"Il faut être capable de rendre adaptable son business model initial" Philippe Mouillard, Président Fondateur de Bio à La Une

Comme chaque année depuis 2010, une délégation de 32 chefs d’entreprise chargés de représenter la France au sommet des Jeunes Entrepreneurs (G20YEA Summit) partira du 8 au 10 septembre à Pékin, pour cette édition 2016, après Istanbul l’année dernière. Le G20 des entrepreneurs est un évènement international, en parallèle du G20 politique qui réunit une délégation de plus de 400 entrepreneurs issus des pays membres afin de rédiger des recommandations destinées à favoriser et améliorer l’entrepreneuriat des pays du G20 : financement, fiscalité, emploi… Parmi eux, Philippe Mouillard, Président Fondateur de Bio à La Une, une PME fondée en 2011, qui réalise plus de 1M€ de chiffre d’affaire et emploi 10 salariés à temps plein. Il s’agit de sa première participation au G2YEA Summit, alors que nombreux sont ceux qui réitèrent chaque année le déplacement, pour aller à la rencontre d’entrepreneurs internationaux afin de partager, échanger, réfléchir et faire rayonner le dynamisme entrepreneurial français à travers le monde.

Philippe Mouillard

En France on a des idées, c’est à nous, entrepreneurs de les défendre et de le faire savoir à travers ce genre d’évènement international” explique Philippe qui a été sélectionné cette année “pour transmettre” les valeurs entrepreneuriales françaises, et à titre personnel pour rencontrer d’autres entrepreneurs internationaux, afin de poursuivre le développement de Bio à La Une au delà de nos frontières. “Aujourd’hui nous avons déployé nos activités aux USA et en Allemagne, mais nous sommes encore petits. Ce G20 est, pour moi, l’opportunité d’aller voir ce qui se passe ailleurs“.

En France on a des idées, c’est à nous, entrepreneurs de les défendre et de le faire savoir

Bio à La Une, c’est une startup devenue une PME en 5 ans d’existence “nous sommes rentables !” explique avec force Philippe. Un sujet d’actualité, alors que l’écosystème entrepreneurial est aujourd’hui très agité autour de la rentabilité, grande absente du modèle économique startup, malgré des levées de fonds mirobolantes. En 2011, Philippe a levé auprès de plusieurs business angels “après avoir fait nos preuves“, et a su faire bon usage de cette somme puisque aucun VC ne s’est retiré du capital depuis. il s’agit même pour certains du seul investissement rentable qu’ils aient fait sur cette même période…

Nous avons entamé un parcours de levée de fonds après avoir fait la preuve de la rentabilité de notre business model

Bio à La Une, “c’était au départ un salon en ligne qui permettait de mettre en relation les acteurs de la filière bio avec les consommateurs“, mais “aujourd’hui c’est un média en ligne dédié au bio“, dont la cible est féminine à 75%. “Nous proposons entre autres, un guide d’achat aux lecteurs :ce sont les consommateurs eux-mêmes qui notent et évaluent les produits proposés par les marques, mais aussi une géolocalisation des points de vente de produits bio“. Le site draine 700 000 visiteurs uniques chaque mois et rassemble près de 200 000 fans sur Facebook. “Les lecteurs cherchent du contenu, des nouveautés, de l’info et surtout des tests produits“.

Le magazine est financé par l’abonnement des marques “à qui nous offrons un espace, mais qui n’est pas de la publicité“, au contraire de tous les autres médias. “Nous n’avons pas de régie et n’avons jamais basé notre business model sur la publicité, ce qui était très innovant à l’époque où nous avons lancé le site” explique Philippe. Aujourd’hui l’entreprise privilégie l’organisation du Meilleur Produit Bio de l’Année, une distinction qui valorise les produits ayant obtenu la note minimale de 16/20 aux tests réalisés par le panel de 110 consommateurs sélectionnés par Bio à La Une. Une distinction qui une fois reçue pourra être affichée sur le packaging des produits par les marques, leur permettant ainsi d’augmenter leurs ventes, essentiellement en magasins spécialisés.

Nous n’avons pas de régie et n’avons jamais basé notre business model sur la publicité

Bio à La Une, c’est aussi le Trophée des jeunes Pousses, qui permet à 10 entreprises sélectionnées de proposer leurs produits à tester auprès des consommateurs mais aussi dans des chaines de magasins bio type Naturalia ou Biocoop qui ne sont pas si faciles que cela à démarcher pour les petites marques. L’objectif étant toujours de donner la parole aux consommateurs, “c’est d’ailleurs ce qui a fait notre succès depuis le départ“. 45% du CA annuel est généré par Le Meilleur Produit Bio, le reste par des activités de conseil et d’analyse de données, pour des marques très demandeuses d’informations sur un secteur qui ne divulgue que peu ses datas.  Un problème qui sera peut-être résolu par le nouveau projet de Philippe : créer une base de données universelle des produits bio. Réponse dans quelques mois “Tout a démarré très vite chez Bio à La Une, ce catalogue universel pourrait faire de même” conclue Philippe qui s’est envolé vers Pékin où il tentera d’en savoir plus sur ce qui se fait dans la gestion des données dans d’autres pays.