Alors que la Grèce peine à sortir de la crise économique dans laquelle elle est enfoncée depuis plusieurs années, certaines entreprises résistent et ce de manière spectaculaire, à l’image de Bodytalk, une marque de vêtements sportswear créée en 1996 à Athènes et qui s’est implantée en France il y a près de 3 ans.
Loin des équipementiers qui vantent le dépassement de soi, Bodytalk a choisi de se positionner sur le sport plaisir indique Claire Baril, Marketing & Sales Executive Manager France. La marque a ainsi recruté des ambassadeurs dans tout type de sport, du kite surf au cyclisme, en passant par le yoga, le karaté et le beachvolley “Nous ne travaillons pas le sponsoring de la même manière qu’un équipementier ou que les autres grandes marques de sport techniques“. Ces influenceurs ont été choisis selon “leur style de vie, leur philosophie sportive et ont une bonne réputation“. Leur communauté les suit assidument et ils sont prescripteurs de tendance “ils s’attachent à notre marque et nos vêtements, certains ont un véritable coup de cœur“. Il n’y a pas de contrat ni de partenariat financier comme les géants du secteur l’imposent à leurs partenaires. Avec Bodytalk, la confiance est de mise “ils choisissent les vêtements qu’ils souhaitent et les portent quand ils veulent“.
C’est le secteur du fitness qui accroche le plus avec la marque, notamment sur les conventions sportives où Bodytalk noue des deals avec des revendeurs locaux pour être présent et habiller certains animateurs de séances fitness géantes “dans le monde du fitness, il s’agit d’un secteur jeune où le look est très important“.
A l’origine, Bodytalk a été créée par deux entrepreneurs, George Leoutsakos et Fotis Dandis, qui n’avaient aucune expérience dans le textile, mais trouvaient qu'”il n’y avait pas grand choix dans la mode sportive féminine“. Ils ont alors commencé à faire eux-mêmes des modèles qu’ils ont proposés à leurs proches. Devant le succès, ils ont ouvert leur premier point de vente en 1998 dans le centre ville d’Athènes. 8 ans plus tard, la marque comptait déjà 130 salariés. L’enseigne compte aujourd’hui 34 boutiques en propre en Europe.
A partir de 2009, Bodytalk a cherché à se développer à l’étranger, en Slovénie, Croatie, Chypre et en France. Mais aussi aux Emirats, Qatar, Liban et Koweit, où les articles sont vendus en “concept store de luxe“. Cette année la marque devrait proposer une première collection l’automne prochain en Arabie Saoudite et en Iran. Mais “c’est la France qui est l’objectif numéro un du groupe“, affirme Claire, qui a rejoint le groupe en septembre 2013. Les vêtements Bodytalk étaient alors déjà proposés via des agents commerciaux dans le sud du pays, et devant la demande, les fondateurs ont fait le choix “d’accélérer les choses” en ouvrant un bureau et un showroom à Paris. “En France, il y a une vraie notion de mode qui est l’ADN de la marque“. L’année 2016 sera donc celle de la France “avant on était une marque grecque qui s’ouvrait à l’international, bientôt on sera une marque européenne“. La France sera au cœur du développement international et permettra d’ouvrir d’autres marchés en Europe. Sans oublier le eshop qui sera un axe de développement important ces prochains mois, couplé à une stratégie marketing de grande envergure, pour développer l’image de marque de Bodytalk sur le territoire.
Actuellement l’entreprise réalise un chiffre d’affaire de 17,2M€, après une année à 17M€ en 2014, ce qui est exceptionnel du fait de la conjoncture et du blocage des transactions bancaires de juillet 2015 en Grèce “les fondateurs avaient anticiper les choses en ayant de très bonnes relations avec les fabricants du pays, de Turquie et d’Egypte“. Sans cela rien n’aurait été possible, car “la plupart des usines ont refusé de livrer sans garantie de paiement, ce qui fait que Bodytalk a été une des seules enseignes à pouvoir livrer la collection automne-hiver aux boutiques en Grèce“. La marque a d’ailleurs été récompensée par l’évènement financier “Diamant of the Greek Economy” en 2013 et 2014. Une preuve que même dans un pays en crise, il émerge toujours de belles histoires et qu’il faut y croire, aller doucement mais sûrement, et anticiper les choses.