Il n’y a pas que dans les comédies romantiques américaines qu’il est possible de faire son entrée à la Fashion Week de New York, lorsqu’on crée sa marque de mode. Claire Consigny le prouve après avoir fait son premier défilé de mode en octobre 2014 à Brooklyn.
Claire est née dans le Pas-de-Calais il y a 27 ans et se passionne depuis l’âge de 13 ans pour la couture. L’entreprise et la marque spécialisées dans le prêt-à-porter haut de gamme pour femme et accessoires textiles mixtes, ont été créées en 2010. Un savoir-faire Made in France ayant pour ambition un développement à l’international, notamment aux États-Unis. Les dernières collections Women et Témoin ont depuis été présentées pour la deuxième année consécutive lors du défilé de la Fashion Week Brooklyn, à New York.
Claire nous en dit plus :
D’où est née l’idée de créer votre marque de prêt à porter ?
J’ai eu assez tôt l’esprit d’entreprise, c’est à l’âge de 13 ans que j’ai découvert l’univers créatif et la couture. Dès lors j’ai su que j’allais lancer ma marque de vêtements.
Quel est votre parcours qui vous a mené à la mode et votre entreprise ?
C’est un après-midi couture avec ma grand-mère qui m’a éveillé à la mode, puis j’ai effectué une licence à Esmod (École Supérieure des Arts et Techniques de la Mode), s’en suivent divers stages et la création de mon entreprise en 2010.
C’est un après-midi couture avec ma grand-mère qui m’a éveillé à la mode
Était-ce un rêve, une opportunité pour vous ?
Non, il ne s’agit pas d’un rêve, mais d’un idéal que j’ai en tête et que je concrétise au fur et à mesure.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées pour la création et aujourd’hui dans le développement ?
Le fait d’être jeune et une femme, à 21 ans, j’aurais voulu un accompagnement solide ou un mentor pour avancer plus rapidement et sereinement sur mon projet d’entreprise. Avec quelques années d’expérience sur le terrain j’ai acquis une mentalité de chef d’entreprise. Aujourd’hui, les freins sont davantage économiques. En effet, une nouvelle étape s’offre à moi comme NEW YORK Fashion Week pour laquelle je sollicite des sponsors.
Comment avez-vous financé vos premières collections ?
Par des fonds personnels, depuis l’âge de 13 ans ça laisse le temps de mettre de côté.
Vous êtes vous fait entourer ? Avez-vous un mentor de la profession ou du business ?
Non, je n’ai pas de mentor concernant l’entrepreneuriat, ni dans la mode mais je suis dorénavant accompagnée dans mes projets par la structure BGE Hauts de France (accompagnement et suivi d’entreprise).
Quel à été l’accueil de votre première collection ? (collection Instinct lors de la Fashion Week Brooklyn, photo en pièce jointe ; photographe Dasha Dare)
Elle a été apprécié lors de sa présentation, depuis d’autres Fashion Week m’ont contactée.
Où et quand avez-vous fait votre premier défilé ? C’était important, obligatoire, un rêve ?
A New York, lors de la Fashion Week Brooklyn, le 4 octobre 2014. C’était à la fois une étape et une continuité pour mon parcours. Mon entreprise a pris une autre dimension, internationale. C’était une expérience très enrichissante, nouvelle et à refaire. « Obligatoire » non car chaque marque axe différemment son développement.
Quelles sont les valeurs portées par votre marque ?
J’aime créer du sens, offrir le choix à mes client(e)s. Je joue beaucoup avec le côté astucieux, amovible… Une phrase en tête « devenez actrice de votre style ». J’ai également à cœur la fabrication « Made in France ».
J’aime créer du sens, offrir le choix à mes client(e)s
Quelle est votre valeur ajoutée par rapport à toutes les autres marques de prêt à porter ?
A l’heure actuelle je me concentre davantage sur ma ligne d’accessoires textiles pour homme et femme. La valeur ajoutée réside dans mes convictions, l’identité de ma marque, son parcours, les messages et valeurs transmises et la qualité de mes produits.
Comment fait-on aujourd’hui pour se distinguer sur le marché de la mode ?
Il n’y a pas de règle, ou de marche à suivre. Il faut avant tout définir l’identité de sa marque, ses objectifs et la ligne conductrice. Ensuite il faut mettre en place un plan d’actions et une stratégie de développement. Les acheteurs ont besoin de concret.
Pourquoi avoir choisi NYC pour vous développer à l’international ?
C’est New York qui m’a choisi ! Les contacts se font plus rapidement, c’est une ville opportuniste et j’y apprécie particulièrement l’énergie.
A New York, les contacts se font plus rapidement, c’est une ville opportuniste
Comment s’implante-t-on à NYC quand on est une marque française ?
Il y a différentes possibilités : showroom, salon professionnel, point de vente, il faut être sur place. Pour ma part, je conçois et produit en France et je développe en France et aux États-Unis, ce qui me permet de garder le contact avec mes partenaires sur les deux continents. Il faut savoir comprendre le fonctionnement du marché et la culture d’un pays (NYC est une bulle aux USA) avant de s’implanter.
Le made in France est-il un gage de qualité ou autre pour les acheteuses ? En France, aux USA ?
Oui ça l’est pour la France et les USA, je dirais que c’est davantage un gage de savoir-faire reconnu ; la qualité est une question d’exigence et de suivi de ses produits.
Qu’est ce que cela représente pour vous et vos clientes ?
La maîtrise et l’excellence. J’ai un œil sur chaque étape, de la conception à la fabrication car je conçois les modèles. Aujourd’hui nous achetons tous en conscience et avec engagement. Nous voulons savoir comment, dans quelles conditions et par qui sont fabriqués nos vêtements et autres articles de la vie quotidienne.
Où en êtes-vous du développement de votre marque aujourd’hui ? En chiffres et perspectives ?
Ma marque prend de l’aplomb, je commercialise mes créations sur internet et actuellement je développe sa présence en France dans des points de vente multimarques et NYC pour bientôt. 2016 s’annonce fructueuse et surprenante.
Crédits photos : Claire Consigny France, Dasha Dare & Julie Tavernier