“Tout le monde n’a pas vocation à voir son entreprise dans le CAC 40 ! Il faut valoriser toutes les ambitions, du commerce de quartier à l’entreprise internationale”

"Tout le monde n’a pas vocation à voir son entreprise dans le CAC 40 ! Il faut valoriser toutes les ambitions, du commerce de quartier à l’entreprise internationale"

La troisième édition de W(e)Talk, l’association qui promeut l’empowerment au féminin se déroulera samedi 21 mai de 10h à 18h à La Bellevilloise, Paris 20ème sur le thème “Les artisanes du commun : Elles font ensemble pour un autre demain !”.

Au cours de cette journée, 8 femmes identifiées pour leurs actions et la pluralité qu’elles incarnent viennent témoigner – sans faux-semblant, ni langue de bois – de leur parcours de vie en écho à une thématique spécifique.

Ces modèles féminins sont accompagnées de 8 ambassadrices – journalistes, chercheures ou artistes – elles sont les “grands témoins” des questions d’empowerment dans leur sphère. Le format de la journée alterne l’écoute des interventions et la participation à des interludes facilitant l’échange et la rencontre entre participants et intervenantes.

Créée en 2014, l’association W(e)Talk vise à promouvoir l’action au féminin par l’identification d’une pluralité de rôles modèles et favoriser l’empowerment auprès de toutes les femmes, par une démarche participative et inclusive.

 

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C’est quoi W(e)Talk ? Qu’est ce que cette 3ème édition apporte de différent par rapport aux autres ?

W(e)Talk est une association lancée en 2014 qui vise à créer des actions inclusives et participatives afin de favoriser le développement du pouvoir d’agir auprès de toutes les femmes. Notre objectif est de contribuer à l’empowerment des femmes pour un changement de société, par la valorisation de rôles modèles féminins “pluriels” et des programmes participatifs.

L’action phare de l’association est le W(e)Talk Event. Une journée impactante et positive où 8 femmes identifiées pour leurs actions et la pluralité qu’elles incarnent viennent témoigner de leur parcours de vie en écho à une thématique spécifique.

Ces modèles féminins sont accompagnés de 8 ambassadrices – journalistes, chercheures ou artistes – elles sont les “grands témoins” des questions d’empowerment dans leur sphère.

Cette troisième édition s’inscrit dans la continuité des autres éditions, c’est notre rendez-vous annuel. La particularité sera de mettre en avant des femmes dont la réussite est éminemment collective en lien avec la thématique 2016 “Les artisanes du commun : Elles font ensemble pour un autre demain !”. Au niveau du format, un fil rouge participatif permettra de conclure ensemble la journée dans le cadre d’un atelier de co-création. Côté organisation, nous avons acté la mise en place d’une démarche Zero Waste qui implique une limitation des gaspillages et déchets à la source. Le W(e)Talk Event, c’est une démarche d’ensemble.

Quels seront les temps forts de l’event ?

La journée alterne entre l’écoute des interventions des modèles féminins et la participation à des interludes facilitant l’échange et la rencontre entre les participant(e)s (voir le déroulé). Chaque intervention est indéniablement un moment clé !

Par ailleurs, les deux temps collectifs et l’atelier final de co-création seront des jalons forts, imaginés comme un parcours de transition collective et personnelle. L’idée est d’être dans une écoute active, et de pouvoir s’interroger sur son propre pouvoir d’agir.

Combien de personnes attendez-vous ? De quel profil ? Que viennent t-elles chercher lors de cette journée ?

Cette année nous attendons un public de 200 personnes. En me fiant aux éditions précédentes, je peux dire que le public est principalement féminin, avec un parcours mixte : étudiantes, porteuses de projet, en reconversion professionnelle, entrepreneures, fonctionnaires, salariés, à la retraite… Leur point commun : une forte sensibilité aux questions de changement de société, et de développement personnel. D’après nos échanges, les attentes convergent vers un besoin de connexion dans un cadre bienveillant. Une connexion de cœur à cœur, une parenthèse de “sororité” qui permet de se projeter dans des récits de vie, sans faux-semblant, ni langue de bois.

Le public est principalement féminin, avec un parcours mixte : étudiantes, porteuses de projet, en reconversion professionnelle, entrepreneures, fonctionnaires, salariés, à la retraite…

Quelles sont les valeurs que vous souhaitez transmettre au cours de cet event ?

La capacité de chacun(e) d’entre nous à être acteur de sa vie, et acteur du changement.

Nous mettons l’accent sur la question de la transition personnelle pour une transition collective, avec un focus particulier sur le pouvoir créateur des femmes.

Les maîtres mots de l’événement sont : inspiration, partage et bienveillance !

Qui sont les intervenantes ? Comment et sur quels critères les avez-vous sélectionnées ?

L’identification des intervenantes se fait via un appel, pour lequel nous avons reçu 66 candidatures cette année. La diffusion de la liste des intervenantes se fera dans les jours qui arrivent. La sélection est faite de manière collégiale par l’équipe organisatrice, et la communauté des modèles féminins 2014 et 2015, et des ambassadrices de l’ensemble des éditions.

Nous visons à créer un panel de 8 intervenantes qui représentent une pluralité de parcours, profils et champs d’action. 3 axes clés sont pris en considération :

  • l’action portée, sa dimension collective et sa capacité à apporter un changement positif,
  • le parcours personnel de l’intervenante (résilience, créativité, audace) et son profil (visibilité, âge, “background” – études, milieu),
  • le message que l’intervenante souhaite partager et sa capacité à inspirer d’autres à lui emboîter le pas.

Quels seront les sujets abordés ?

Nous le dévoilerons en même temps que la liste de nos modèles féminins, mais je peux d’ores et déjà dire qu’aucune échelle, ni aucun secteur n’étant déserté par ces « faiseuses », nous devrions explorer l’univers de l’action politique, l’éducation, les sciences, l’entreprise…

Quelles sont vos actions en dehors de cette journée ?

Nous développons des programmes dans le cadre du W(e)Talk Lab, notre laboratoire de réflexion et d’action, où des formats innovants et participatifs nous permettent de mener des actions pratiques pour stimuler le pouvoir d’agir. Nous avons par exemple le Social Shaking Day à Lyon, un programme lancé en 2015 et qui se décline en plusieurs sessions sur les questions de leadership collectif et d’entrepreneuriat social. La session de mars 2016, menée dans le cadre de la Semaine de l’Egalité Hommes-Femmes, marquait le lancement d’un programme de mentorat pour favoriser les initiatives d’entrepreneuriat social portées par les femmes.

Selon vous, pourquoi les femmes entreprennent si peu en France ? Que faire pour inciter les femmes à créer leur entreprise ?

Les statistiques montrent une augmentation des créations d’entreprise par les femmes. Il me semble que la dynamique est plutôt positive, même si effectivement “seulement” ⅓ des créations d’entreprise sont à l’initiative de femmes. Un certain nombre d’études, notamment de l’APEC évoque des difficultés d’accès au financement, le manque de réseau approprié, ou encore une plus forte crainte de l’échec. Bon nombre d’initiatives visent à pallier ces problématiques pratiques (réseaux d’entrepreneuriat féminin,…). La question de la “peur” est délicate elle aussi. Confrontés au sexisme et à une “éducation genrée”, il n’est pas à douter que certaines femmes “n’osent pas” (au même titre que certains hommes !). Notre volonté au sein de W(e)Talk est de créer l’étincelle pour que celles qui le souhaitent sautent le pas : faire sauter les barrières psychologiques, en plus des barrières sociales et matérielles.

Confrontés au sexisme et à une “éducation genrée”, il n’est pas à douter que certaines femmes “n’osent pas”

Les femmes entrepreneurs ne manquent-elles pas aussi de rôles modèles qui les motiveraient à faire “comme elles” ?

Nous en manquons tous. Femmes et hommes. Les grandes figures de l’entrepreneuriat et de la réussite féminine viennent encore beaucoup d’Outre-Atlantique. Quelques figures françaises émergent aussi, notamment dans le digital. Cela dit, il nous veillait à éviter un écueil, celui de ne valoriser que les initiatives “grandes entreprises” ou success stories exceptionnelles, car nous craignons qu’elles n’inhibent plus qu’elles n’inspirent. Tout le monde n’a pas vocation à voir son entreprise dans le CAC 40 ! Il nous faut valoriser toutes les ambitions, du commerce de quartier à l’entreprise internationale. Laissons chacune définir la réussite en ses propres termes.

Laissons chacune définir la réussite en ses propres termes

Est-ce que la nouvelle génération est plus prête à entreprendre que leurs ainées ?

Les barrières sautent sans aucun doute avec les X et encore plus avec les Y. Beaucoup d’initiatives fleurissent dès les bancs de l’université ou des écoles. La nouvelle génération est motivée à l’idée de construire un projet, et aussi mieux outillée que les ainées : master en entrepreneuriat, incubateurs dans les écoles…

Quelles seraient les actions à mener pour que les femmes se fassent plus respectées dans les domaines traditionnellement masculins (football, grandes entreprises, politique…) Où et quand faut-il agir ?

Une question extrêmement difficile, car elle part du postulat que les femmes sont globalement peu respectées dans ces milieux. Je pense effectivement que le sexisme ordinaire sévit partout, et qu’il faut le combattre, ne serait-ce qu’en ne laissant pas passer une blague sexiste, que l’on soit un homme ou une femme. L’égalité est l’affaire de tous. Cela dit, des femmes agissent au quotidien dans ces milieux et changent la donne par leur simple présence, et leur réussite. Il faut les rendre visibles !

Site internet dédié à l’événement : http://2016.wetalk-community.org/

Billetterie : http://2016.wetalk-community.org/billetterie/