Entrepreneur et sportif : un mode de vie intensif & bénéfique

Entrepreneur et sportif : un mode de vie intensif & bénéfique

Nombreux sont les entrepreneurs à pratiquer un sport quelques heures par semaine, par passion ou par besoin, mais peu d’entre eux le pratiquent de façon intensive en parallèle de la gestion de leur entreprise. Pourtant les valeurs du sport sont très proches de celle de l’entrepreneuriat et peuvent influencer positivement la gestion de son entreprise : rigueur, discipline, dépassement de soi, mais aussi concentration, connaissance de ses failles, sérénité, sont des qualités que nos témoins entrepreneurs et sportifs intensifs ont su allier pour la réussite de leur entreprise.

D’où vient cette passion pour le sport ?

Ces sportifs sont soit des adeptes de multi-sports, comme Philippe Mascaras fondateur de KANTUM, une société de promotion et développement commercial de marques dans les secteurs Beauté/Bien-être/Santé après un long parcours dans la distribution multi-canal “le sport a toujours fait partie de ma vie, depuis tout petit. D’abord en tant qu’ex-judoka (17 ans de pratique), puis en tant que runner depuis près de 8 ans. Actuellement, je cours 2 fois par semaine (environ 12 à 15km à chaque fois), puis plus récemment, je vais en salle de sport 3 fois par semaine (le matin de préférence à partir de 7h30) et si je peux tous les jours. j’adore aussi pratiquer le tennis ou le surf”.

Philippe Mascaras

Philippe Mascaras

Ou bien ils pratiquent un seul sport mais de façon très intensive comme Cédric Bessière, co-fondateur de l’agence digitale Le Pressing “J’ai commencé le basket à 14 ans puis j’ai arrêté pendant mes études et au début de ma vie professionnelle. J’ai repris le basket il y a 3 ans maintenant. Les deux premières années de la reprise j’ai ajouté même une heure de musculation par semaine avec un coach a la maison. C’est important pour éviter de se blesser, ce qui n’est pas terrible quand on gère en plus une entreprise”.

Cédric Bessière

Cédric Bessière

Laurène Clavier en a même fait son en fondant LC Sophroj’ai pratiqué la Gymnastique Artistique Féminine, pendant 20 ans, à un niveau national. J’ai commencé à travailler en tant qu’entraîneur salariée dans un club de gymnastique et préparatrice mentale dans une structure de haut niveau en gymnastique toujours. J’ai ensuite entrepris une formation en sophrologie, pour acquérir plus de techniques en vue d’aider les sportifs. Aujourd’hui, je travaille à mon compte en tant que sophrologue & coach sportif.

Laurène Clavier

Laurène Clavier

Je travaille en ce moment majoritairement avec des sportifs de haut niveau – Laurène Clavier

Comment concilier son emploi du temps de sportif et de chef d’entreprise ?

Philippe qui ne se considère pas comme un sportif intensif, pratique tout de même 6 à 10h de sport par semaine, “je connais des triathlètes qui sont bien plus « piqués » que moi“, se rend à la salle de sport en dehors des heures de travail habituelles, avant 7h30 “d’abord pour éviter la foule et le côté « m’as-tu-vu », ensuite afin de me booster pour le reste de la journée“. Il court aussi “le mercredi soir et le dimanche matin, avec un ami, également entrepreneur, et ce, quelle que soit la météo, y compris sous la neige. C’est ça le « fighting spirit » !”. Ce qui lui permet de ne pas empiéter sur la gestion de son business. En échange il dort très peu.

Laurène, quant à elle, en plus de son activité de coach sportif pratique la course à pied “j’ai choisi ce sport car depuis que j’avais arrêté la compétition en gymnastique, je n’avais pas trouvé de sport avec lequel j’avais vraiment « accroché ». La course à pied permet de satisfaire mon âme de compétitrice car il y a un large choix de courses dans la région mais permet également une certaine souplesse dans les entraînements car je peux aller courir quand je veux et surtout quand je peux !” Un coach lui prépare ses séances en fonction de ses objectifs, 2 à 3 fois par semaine, de 45 min à 1H30/2h par sortie. Elle y associe le yoga Bikram, une séance d’1h30 par semaine dans une salle chauffée à 40°C pour le côté “detox” et retrouver sa souplesse. “Je cale mes activités sportives à mon emploi du temps professionnel. En début de semaine, j’essaie de prendre mon agenda, de déterminer les plages libres et de caler ainsi mes entraînements

Cédric qui pratique un sport d’équipe doit lui plutôt caler son emploi du temps sur les entrainements “je pratique en club un soir de la semaine de 20 heures à 22 heures. Je pratique également sur un Playground extérieur le samedi matin de 10 heures à 12h30 et le dimanche matin de 10 heures à 12h30″. Il n’hésite pas à prendre sur sa “vie personnelle et sociale puisque c’est le soir et les matins des week-end” qu’il s’entraine.

Même si je prends sur ma vie personnelle et sociale, ce sont de vrais moments de décompression – Cédric Bessière

Pourquoi faire autant d’heures de sport chaque semaine ?

Je fais beaucoup de sport car cela fait partie de ma vie. J’ai toujours été habituée à faire beaucoup de sport avec la gym dès l’âge de 6 ans, c’est donc pour moi un mode de vie” explique Laurène. Pour autant elle ne considère pas cela comme une addiction “car lorsque je ne trouve pas de temps pour m’entraîner, je ne ressens pas de manque, je ne m’impose rien et m’adapte en fonction des différentes contraintes”  Même s'”il est vrai que lorsque j’arrive à faire mes 3 séances par semaine, je me sens bien, moins stressée, bizarrement moins fatiguée, pleine de peps et d’énergie… en un mot vivante !

Pour Philippe, c’est aussi un mode de vie, mais il va plus loin “aucune chance de partir en vacances s’il n’y a pas au moins un vélo, un cours de tennis ou une initiation au kite-surf (mon prochain défi) !” D’ailleurs parfois il n’est pas loin de l’addiction “il m’arrive même de me réveiller à 4 ou 5h du matin, en me disant « faut que j’y aille »“. Mais le côté bienfait l’emporte “il y a aussi la capacité à évacuer son stress de façon saine et également le soin que j’apporte à mon corps et à mon alimentation” pour celui qui a été DG de Dukan.

Chez Cédric, il s’agit surtout de palier à un mode de vie sédentaire, passé derrière son écran d’ordinateur toute la journée “je me suis rendu compte qu’il était plus que nécessaire que je bouge pour ma santé et mon bien-être et surtout pour déstresser et me vider la tête“. Pour autant après quelques années, “le basket est devenu nécessaire“, aujourd’hui c’est même  “une addiction, un autre défi, progresser toujours plus. C’est un sport où tout peut se jouer et se déjouer en quelques minutes donc rien n’est gagné, rien n’est perdu tout est à conquérir“. On retrouve ainsi le tempérament de chef d’entreprise.

Pratiquer un sport de façon intense, c’est simplement être prêt en toutes circonstances et paré à toute éventualité. Un peu comme un chef d’entreprise. Toujours dans l’action – Philippe Mascaras

Quel est l’impact du sport sur la gestion de l’entreprise ?

Pour Cédric, c’est clairement l’esprit d’équipe du basket qui agit de façon positive sur la gestion de sa société “le basket fait parti de ces sport collectifs ou l’équipe et l’esprit d’équipe peuvent faire toute la différence. Il faut apprendre à faire avec les points forts et faibles de chacun et surtout savoir ajuster en temps réel une stratégie commune d’attaque et de défense. Cette manière de faire et de penser s’accorde très bien au quotidien dans une entreprise”.

Laurène gère son entreprise comme un sportif pourrait gérer sa carrière “je me fixe régulièrement des objectifs à atteindre à plus ou moins long terme, pour garder toujours de la motivation, de l’envie, ne pas s’endormir sur ses lauriers. J’essaie toujours d’aller de l’avant, de trouver de nouvelles idées pour faire évoluer mon activité. Je fais régulièrement des bilans concernant mes activités, (comme un sportif après une compétition) voir ce qui marche, ce qui ne marche, prendre du recul et prendre conscience des choses négatives et positives est très important pour moi…” Tout ceci pour rester lucide afin d’être performante et efficace.

Philippe est quant à lui un solitaire dans sa vie sportive et professionnelle “certains y verront le reflet de quelqu’un qui ne parvient pas à s’intégrer dans une équipe. J’y vois au contraire la capacité à rester focus sur l’objectif, à tenir bon quoi qu’il arrive” . La gestion de l’échec fait aussi partie des vertus du sport “sans le sport, j’aurais certainement fait un « burn-out » depuis longtemps compte tenu des multiples pressions internes et externes propres à l’entreprise”. Mais aussi la capacité à prendre du recul pour prendre des décisions ainsi que la combativité, l’endurance et la capacité à tenir l’effort.

Grâce au sport on devient capable de savoir à partir de quel moment précis on décroche dans la concentration – Cédric Bessière

Est-on un meilleur entrepreneur lorsqu’on est aussi un sportif ?

Clairement oui répondent nos témoins. “Je pense qu’on gagne en concentration en pratiquant un sport. On arrive à identifier les moments lors desquels on décroche. Du coup on n’essaye pas de lutter contre. Au contraire on sait qu’il faut se mettre quelques instants off pour mieux repartir” indique Cédric. Le sport apprend à se connaitre.

Je suis de meilleure humeur et beaucoup plus ouvert à la réflexion, au challenge et à la performance après un week-end sportif” explique Philippe. “Lorsqu’on fait du sport tous les jours ou presque, on voit vraiment ses progrès sur son physique, sa résistance, mais aussi sur le mental“. Ce qui n’est pas négligeable lorsqu’on gère une entreprise et des équipes.

Faire du sport me permet de me sentir dynamique, bien dans ma peau et je pense que ça se ressent dans ma manière d’être et donc de me présenter aux gens que je reçois en consultation de sophrologie ou en séance de coaching” nous dit Laurène. Alors qu’on pourrait croire que pratiquer autant de sport épuise et se ressent sur son quotidien… “Je travaille dans l’accompagnement à la personne, il me semble donc important de me sentir bien pour renvoyer une image positive aux personnes avec lesquelles je travaille”. Le sport permet aussi de prendre conscience de ses capacités, son potentiel, et prendre confiance en soi.

On a rien sans rien. Pour performer, il faut s’entraîner, pour réussir sa vie professionnelle, il faut se donner les moyens, croire en soi, ne pas compter sur la chance – Laurène Clavier

Conseilleriez-vous aux entrepreneurs de pratiquer le sport de façon intensive comme vous ?

Pour les mêmes raisons que je ne pourrais pas me passer de sport, je conseille bien sûr à tous d’en faire. Et pas qu’à l’entrepreneur qui, à mon avis, découvrira bien vite les vertus réelles de cette philosophie de vie pour le bien de son entreprise” indique Philippe. Ajoutant même que “tout le monde est entrepreneur de sa vie, et rien n’est impossible si l’on s’en donne les moyens“. Le sport apprend cela chaque jour.

Le sport permet aussi de rester en bonne santé et tout le monde devrait en pratiquer régulièrement, même si ce n’est pas de façon intensive. Un sport collectif comme le basket est un peu à part selon Cédric “on n’est pas seul, on est en équipe. Cela nécessite donc une discipline supplémentaire : se tenir un emploi du temps, accepter la relation avec les autres, gérer les tensions au sein de l’équipe…” Un choix à faire lorsqu’on cherche un sport à pratiquer.

Enfin comme le dit Laurène, quoi de mieux que le sport pour décompresser et combattre le stress de l’entrepreneur ? “Je conseille bien sûr aux entrepreneurs de faire du sport, chacun à son rythme, car si on se sent bien dans son corps, on se sent mieux dans sa tête. On prend un moment pour soi qui permet d’oublier un instant stress et tensions du quotidien pas forcément évident d’un entrepreneur !

Je suis convaincu qu’avec plus de sport, nous formerions plus d’entrepreneurs à l’esprit conquérant et compétiteur – Philippe Mascaras