Après la faillitte de Leap, la révolution des transports collectifs, ce n’est pas pour maintenant

Après la faillitte de Leap, la révolution des transports collectifs, ce n'est pas pour maintenant

La dure loi du cycle de vie et de mort des startups innovantes a encore frappé aux USA. Il y a quelques mois nous vous parlions de ces entreprises qui bousculent les transports collectifs à San Francisco. Parmi ces dernières, Leap, une jeune startup qui réinventait le transport en bus en digitalisant l’expérience, qui avait levé 2,5 millions de dollars pour lancer sa flotte de 4 bus en mars. Aménagés pour transporter les salariés et entrepreneurs de la tech à San Francisco, ces derniers pouvaient ainsi travailler à bord du bus grâce au Wifi pendant les 25 minutes de trajet tout en dégustant un jus de fruit frais. Andreessen Horowitz et le CEO de Salesforce Marc Benioff croyaient fermement au projet puisqu’ils avaient tous les deux investi dans Leap.

Aujourd’hui les bus sont en vente aux enchères à partir de 5 dollars selon Business Insider UK… Les soucis de Leap ont commencé quelques mois seulement après la mise en service de ses bus grand luxe entre les quartiers de San Francisco’s Marina neighborhood et Financial District. La firme avait été accusée de discrimination par les habitants de la ville, obligés eux, de prendre les bus du service public MUNI qui sont historiquement défaillants, devant les tarifs exorbitants de Leap : 6$ contre 2,25$. La California Public Utilities Commission avait alors envoyé une lettre au CEO de Leap, Kyle Kirchhoff, qu’il avait partagée sur la page Facebook de l’entreprise, indiquant qu’une solution amiable était à l’étude entre les deux parties. Kyle avait alors indiqué suspendre momentanément le service sur décision des autorités en attendant de trouver une issue au conflit.

Aucune solution n’a finalement été trouvée, dès juillet deux premiers bus ont été vendus aux enchères, et la société s’est déclarée en faillite le 15 du même mois. La nouvelle a été connue ce mardi. Leap aurait entre 100 000 et 500 000$ de dettes plus 129 000$ de salaires dus ainsi que des créances diverses.

Leap avait débuté en 2013 et attendait depuis les autorisations nécessaires pour une activité de transport en commun en Californie. L’État lui refusant ce permis, Leap avait alors développé ses services uniquement à San Francisco, qui a fini par lui interdire aussi l’exploitation de son service.

Au vu de la succession des déboires des startups tentant de révolutionner le transport de personnes, il semble qu’il soit encore très difficile d’innover sur ce marché, sans s’attirer de nombreux problèmes juridiques avec les pouvoirs publics. Le secteur continue pourtant de bouger et finira certainement par s’ouvrir à cette nouvelle économie, qui fait la part belle à l’expérience utilisateur.