“Partir voyager ou monter une entreprise, c’est un choix de vie, il faut être conscient des sacrifices que cela demande” Remi Le Calvez, parti pour un tour du monde de 2 ans

"Partir voyager ou monter une entreprise, c’est un choix de vie et il faut être conscient des sacrifices que cela demande" Remi Le Calvez, parti pour un tour du monde de 2 ans

Avoir une vie qui te fait rêver, ce n’est pas de la chance ! Alors quelques soient tes rêves, il est temps de t’y atteler !” est le mantra de Remi Le Calvez, un ex-startuper qui a revendu sa société en 2014 et décidé de partir faire un tour du monde de deux ans. Il est parti il y a quelques mois et fait suivre ses aventures à ses followers sur son blog et sa page Facebook.

Remi nous dit tout sur ce voyage, ses convictions, ses conseils pour se lancer à son tour et ses projets.

capitaine remi

Que faisiez-vous avant de partir en voyage ?
Je m’appelle Rémi, j’ai 28 ans et je viens de revendre ma société afin de partir vivre mes rêves de voyage et d’évasion. Cela faisait 4 ans que j’étais un des cofondateurs et directeur technique de la startup Etudinfo, un site qui réunit des témoignages d’étudiants sur les études supérieures.

Quel a été le cheminement qui vous a poussé à partir ?
Quand on a déjà eu la chance de faire un premier long voyage, il est très difficile de ne pas repartir. J’ai vécu presque deux ans en Australie et j’ai parcouru l’Océanie et l’Asie pendant 6 mois.  Après ça, je suis revenu m’installer en France pour bâtir ma société. Plus de trois ans à travailler jour et nuit pour essayer de faire de ma société un succès, cela use forcément. Et puis surtout, on pense à l’après. Il était donc temps pour moi de faire une longue pause pour me ressourcer.

Plus de trois ans à travailler jour et nuit pour essayer de faire de ma société un succès, cela use forcément

Comment avez-vous tout mis en place pour partir sereinement ?
Il fallait à tout pris que je parte la tête vide. Voyager en gérant ma société à distance, c’était tout à fait faisable. Je l’ai d’ailleurs déjà fait pendant 6 mois. Le seul souci, c’est qu’on y pense constamment. Il m’est arrivé d’être physiquement dans des endroits magnifiques, mais mon esprit était clairement ailleurs. Avoir une société demande beaucoup d’investissement, et on est dans un rush permanent. Je pensais être capable de pouvoir dissocier mon voyage de mon boulot, mais après cette première expérience de 6 mois, j’ai clairement changé d’avis. Il fallait donc faire un choix. Avec mon associé, nous avions tous les deux cette envie de repartir en voyage et commencions à perdre un peu de motivation. La meilleure solution pour nous était donc de vendre notre belle petite start-up. Chose que nous avons réussie à réaliser en une période record.

Avez-vous eu des doutes, des peurs, l’idée de ne pas le faire pendant la préparation ?
Pendant les 6 mois qui ont précédé la vente de notre société, nous avons forcément douté de ce choix si important à faire. Vendre sa boite pour voyager, n’est-ce pas une connerie finalement ? Avec le recul, absolument pas et je suis tellement heureux d’avoir fait ce choix. Ensuite, il y a eu des peurs juste avant de partir définitivement. Par exemple, le jour du déménagement de mon appartement parisien, quand je me suis retrouvé seul dans mon studio vidé de tous ces meubles, là, j’ai bien flippé..

Et puis le jour J, le jour du grand départ, ça, c’est évident, on doute de tout. On est là, avec notre sac à dos – sa maison en somme – et on dit au revoir à tout le monde. On ne sait pas encore ce qui nous attend et la seule chose dont on est sûr, c’est qu’on a tout quitté et qu’à cet instant-là, on est rien qu’une boule de nerfs.

Le jour J, le jour du grand départ, ça, c’est évident, on doute de tout

Comment financez-vous votre voyage ? De quoi vivez-vous pendant ce temps ?
J’ai prévu de voyager pendant deux ans avec un budget total de 20 000 euros. Je n’ai pas fait appel à des sponsors comme j’avais pu le faire par le passé car cela engendre trop de contraintes. J’aurais pu m’acheter une belle voiture, investir dans de l’immobilier, mais moi j’avais fait mon choix, ça serait de partir à l’aventure. Il y a trois postes de dépenses importantes dans un voyage : le transport (avion), l’hébergement et les activités. Si on voyage lentement, on réduit tous ces coûts. En vivant très bien dans un pays en voie de développement, il est difficile de dépenser plus de 1000 euros par mois.

J’aurais pu m’acheter une belle voiture, investir dans de l’immobilier, mais moi j’avais fait mon choix, ça serait de partir à l’aventure

Quels sont pour le moment votre plus beau souvenir et votre plus belle rencontre ? Votre plus grande galère ?

Mon plus beau souvenir a eu lieu pendant ma traversée de l’Atlantique en voilier. 2 jours avant notre arrivée en France, nous sommes tombés en plein milieu d’un attroupement de dauphins, il y en avait partout, absolument partout ! Quelle que soit la direction dans laquelle on regardait, on voyait ces jolis mammifères en train de sauter à la surface de l’eau. On a vécu un moment vraiment féérique dans des conditions optimales pour pouvoir les admirer.

Au niveau des galères, je ne sais pas laquelle choisir entre :
Se faire voler son ordinateur dans sa chambre d’hôtel aux Philippines, oublier son téléphone portable dans une voiture en autostop en Espagne, avoir un accident de moto en Thaïlande, se faire chiper ses lunettes de vue par un singe à Bali, perdre deux caméras lors d’un trip en Nouvelle Zélande,… La liste des galères sur la route est longue !

De quoi être vous fier, que ressentez-vous de faire ce grand saut que beaucoup rêvent de faire ?

Ce dont je suis le plus fier, ce sont les choix de vie que j’ai faits et qui m’ont amené à me réaliser. Je n’ai que 28 ans et j’ai le sentiment d’avoir déjà accompli un certain nombre de mes rêves. J’ai la chance d’avoir découvert assez tôt que si je voulais faire quelque chose, c’était à moi de me donner les moyens de le faire. Tout est possible si on ose se donner les moyens d’y arriver.

Tout est possible si on ose se donner les moyens d’y arriver

Quels sont vos projets ces prochains mois ?
Je suis actuellement en train de faire de l’auto-stop en Europe. C’est une façon différente de voyager qui permet de rencontrer des personnes d’une extrême gentillesse qui partagent la plupart du temps les mêmes valeurs que moi, c’est-à-dire la générosité et l’envie de partage. En octobre, je vais aller m’exiler à Cuba pour continuer mon apprentissage de l’Espagnol et prendre des cours de salsa cubaine.

A côté de ça, je continue mon blog et mes vidéos de voyage que je publie régulièrement sur mon site : Capitaine Rémi. L’idée pour moi est de toujours être dans une démarche de création et de continuer à entreprendre. Même s’il n’y a aucun intérêt financier derrière ce site, il est important pour moi d’avoir un projet assimilé à mon voyage.

Vous verriez-vous vivre ainsi pendant des années ? Vous installer ailleurs et vivre de votre passion ?
Partir en tour du monde permet de se ressourcer et de faire le plein d’idées. On découvre des besoins et des solutions qui n’existent pas encore en France et on se retrouve également face à des opportunités de business à l’étranger. Être constamment en mouvement, sans chez soi, c’est quelque chose de très épuisant physiquement et mentalement. Mon rêve serait de réussir à réunir mes deux passions que sont le voyage et l’entrepreneuriat.

Être constamment en mouvement, sans chez soi, c’est quelque chose de très épuisant physiquement et mentalement

Est-ce à la portée de tout le monde de partir ainsi à l’aventure ?
Tout le monde peut partir à l’aventure, il suffit de le vouloir vraiment. Cela demande forcément à faire des sacrifices mais c’est tout à fait possible. J’ai rencontré des voyageurs de tout type, des baroudeurs sans le sou, des familles avec enfants, des handicapés conquérants, des couples bien préparés,… Le point commun, c’est qu’ils ont décidé que c’était possible et ils ont cru en leur rêve.

Un conseil pour quelqu’un qui pense faire la même chose ?
Vas-y fonce ! Tu ne regretteras pas ton choix. Quel que soit ton rêve, il est temps de te donner les moyens d’y arriver. Évidemment, il y aura des obstacles devant toi et tu auras mille et une crainte de te lancer, et pourtant tu ne risques absolument rien, si ce n’est que de vivre une expérience qui te marquera à vie. Partir voyager ou monter une entreprise, c’est un choix de vie et il faut être conscient des sacrifices que cela demande. Si tu es aux prémices de ton projet, demande l’avis à des gens qui ont fait la même chose que toi, ils seront t’aiguiller et te seront d’une grande aide.

Partir voyager ou monter une entreprise, c’est un choix de vie et il faut être conscient des sacrifices que cela demande

Finalement, tout le monde peut vivre son rêve aujourd’hui ? 🙂
Tout est possible, absolument tout.