Le marché du bio accélère, + 14,7% en 2015, pour atteindre un total de 5,76 milliards d’euros. La production bio enregistre elle aussi des records avec plus de 200 fermes supplémentaires en bio chaque mois en 2015. La France compte fin 2015, 28884 fermes bio, soit une hausse de 9% par rapport à 2014. La part de la surface agricole utile française consacrée au bio passe ainsi la barre des 5%. Le territoire compte aussi 42412 entreprises exerçant des activités bio, soit + 8%. Une croissance qui continue puisqu’entre le 1er janvier et le 15 mai 2016, plus de 3200 producteurs se sont notifiés à l’Agence bio. Toutes les filières sont concernées et principalement l’élevage bovin laitier (un phénomène déjà observé en 2009, lorsque la chute brutale des prix du lait avait incité des éleveurs à franchir le pas du bio), l’élevage allaitant et les exploitations de grandes cultures, ainsi que le vin bio. Les surfaces certifiées bio devraient augmenter de plus de 8% en 2016, et de plus de 20% en 2017 pour répondre ainsi au développement du marché. Ce sont le Languedoc-Roussillon et le Midi-Pyrénées qui concentrent le plus d’exploitants bio, au delà de 6000 unités, la Drôme se classant premier département. Un engouement qui dépasse les estimations et qui pourrait rapidement être dépassé, car les aides à la conversion et au maintien en agriculture biologique, gérées par les régions, sont gravement menacées. Celles programmées pour la période 2015-2020 sont par exemple déjà épuisées dans le Centre et en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées.
9 Français sur 10 consomment des produits bio. Parmi eux, 65 % de consommateurs « Bio-réguliers » (au moins une fois par mois) et 93 % ont l’intention de maintenir ou augmenter leurs achats bio en 2016. Après une augmentation moyenne de 10% par an de 1999 à 2005, la croissance s’est accélérée en 2006. De 2007 à 2012, le marché a doublé. Il a progressé de près de 20% entre 2012 et 2014 pour atteindre +14,6% entre 2014 et 2015. La consommation de produits bio à domicile est estimée à près de 3% du marché alimentaire à domicile total. Cependant, la pénétration du bio est plus ou moins importante suivant les secteurs. En valeur, elle est de plus de 20% s’agissant des œufs et de plus de 12% pour le lait. Elle est de 6% pour les fruits et légumes. Mais le moteur de la croissance se situe avant tout aux rayons fruits et légumes frais (+24%) et épicerie avec +17% des ventes (succès du vrac, des céréales pour petit déjeuner, galettes soufflées et céréales d’accompagnement).
En 2015, les ventes de produits bio aux consommateurs ont progressé dans tous les secteurs de distribution. Particulièrement dynamiques, les circuits courts et magasins spécialisés, leurs ventes progressent plus rapidement que celles des grandes surfaces alimentaires. Biocoop, premier réseau de magasins bio et équitables en France, qui fête son trentième anniversaire cette année, vient d’ailleurs d’ouvrir son 400ème magasin il y a quelques jours à Paris. Mais les GMS représentent toujours 45% des parts de marché bio devant les magasins spécialisés (37%) et la vente directe du producteur au consommateur (14%).
La restauration collective devient adepte elle aussi du bio, alors que seulement 4% des établissements servaient des produits bio avant 2006, aujourd’hui c’est 60% d’entre eux, principalement dans les écoles où 75% en proposent.
76% des produits bio consommés sont Made in France, ceux-ci gagnent aussi du terrain à l’international, puisque les exportations ont progressé de 27% en un an. Les vins bio sont particulièrement concernés avec une hausse de 26%. Les entreprises françaises ont vendu pour 435 millions d’euros de produits bio à l’exportation. Les vins représentent 2/3 des exportations françaises de produits bio en valeur mais d’autres secteurs comme l’épicerie se développent.
En terme d’emplois, le bio représente 100 000 emplois en équivalent temps plein en France, soit 69 000 employés dans les fermes (10% de l’emploi agricole total), 30 000 dans la transformation et la distribution de produits bio, et 2000 pour les actions de contrôles spécifiques à la Bio, le conseil, la recherche et la formation, le développement et les services administratifs.
Des chiffres encourageants alors que s’ouvre la 17ème édition du Printemps bio ce mercredi 1er juin pour 15 jours. Portes ouvertes, dégustations, conférences… les nombreuses animations organisées sont à découvrir sur www.labiodes4saisons.eu.